
Ils sont arrivés en nombre depuis l’été dernier. Les mineurs non accompagnés, réfugiés d’Afghanistan pour la plupart, sont souvent isolés et sans nouvelles de leurs proches. Des familles de la région leur viennent en aide.
Article paru dans le journal Riviera-Chablais du 15 au 21 juin 2022, écrit par : Noriane Rapin
Le tableau ressemble à celui d’une soirée ordinaire en famille. Trois adolescents et deux parents, assis autour d’une table, partagent quelques victuailles, se racontent leur journée. On parle de l’école ou des devoirs à faire. De loin, c’est un souper comme tant d’autres. Mais ce soir, la famille Nicolo de Chernex accueille aussi sous son toit, comme chaque semaine, le jeune Afghan du foyer voisin de Chamby qu’elle parraine depuis trois mois.
Arman* a 15 ans. Même s’il est souriant derrière ses boucles brunes et ses yeux sombres, son visage juvénile ne se départit jamais tout à fait d’une expression marquée par son parcours douloureux. Arrivé en Suisse au moisde décembre dernier, il a fait une demande de parrainage pour retrouver sur sa terre d’accueil un semblant de liens familiaux. Ses parents, ses frères et sœurs, il les a laissés derrière lui en Afghanistan.
Offrir un accueil chaleureux
C’est grâce au cadet de leurs enfants que Domenico et Denise Nicolo ont entendu parler d'Action-Parrainages, une initiative menée par les Eglises catholique et protestante du Canton de Vaud. Noah, 13 ans, a reçu un flyer à l’école et en a parlé avec ses parents.
«Quand il m’a demandé s’il fallait qu’on aide un migrant, j’ai répondu que j’aimerais bien que mes enfants trouvent des parents qui s’occupent d’eux s’ils quittaient l’Europe,» sourit Denise. Ils ont fait connaissance d’Arman au mois de mars. «Nous avions des questions, bien sûr, se souvient Denise. Dans le village, il se raconte que les jeunes du foyer ont parfois des soucis de comportement. Mais on nous a bien dit qu’il n’y avait jamais eu de problèmes d’incivilités ou de violence dans le cadre des parrainages. Il faut le dire aux gens! Arman est quelqu’un de bien, nous sommes heureux d’avoir fait sa connaissance.»
Depuis, le jeune homme passe ses dimanches soir en compagnie de sa famille suisse et sait qu’il peut passer chez eux à tout moment. Il y trouve un accueil chaleureux et de l’aide pour ses devoirs, lui qui poursuit sa scolarité dans une école spécialisée pour les allophones.
